J'ai dans l'idée depuis quelques temps, de créer un café-théâtre en Alsace, dau coeur d'un village.
Je fais appel à vous, lecteurs, si un tel projet de création vous anime également.
Si vous souhaitez en discuter en privé, je vous invite à m'envoyer un e-mail !
A bientôt !
Hélène
Choisir le théâtre comme support d'animation est certainement en premier lieu lié à ce que j'ai vécu dés mon enfance, sur scène. Ce coup de cœur artistique.
Mais je considère le théâtre comme un outil bien particulier, qui peut amener énormément à celui qui l'utilise.
Il est l'art de la communication orale, le masque derrière lequel on peut toujours se cacher afin de crier au monde entier ce que l'on ressent et ce que l'on pense.
Utiliser le théâtre, c'est permettre à des personnes qui n'ont jamais eu l'occasion auparavant de se mettre sur le devant de la scène, de prendre la parole en public, de raconter, de faire vivre une histoire sans ressentir cette sorte de gêne que génère la société lorsque quelqu'un ose s'adresser ouvertement à un public. Je peux dire que le théâtre a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Il m'a aidé à construire ma personnalité, il a guidé mes pas afin que je reste sur ses traces tout au long de ma vie.
Voir qu'avec un simple exercice de mime je peux faire naître un sourire sur le visage de quelqu'un est un instant tout à fait magique. Le pouvoir du théâtre, sa puissance, ses principes, permettent à quiconque de se prêter aux joies du changement de peau, d'aller d'un personnage à l'autre sans aucune honte, de dévoiler sa véritable identité et, surtout, de laisser libre court à ces émotions.
Très intéressantes, ces émotions. Amusantes. Étranges ? Grâce au théâtre, nous devenons les rois de la manipulation émotionnelle. Non, je ne pleure pas là, je " fais semblant". Je ne m'énerve pas, je " fais semblant"... . Faire semblant ! Comme lorsqu'on avait sept ans et qu'on se prêtait à des jeux de rôles ( bien souvent sans queue ni tête ),afin de nous grandir.
Le théâtre, c'est un peu ça. Alors, n'attendez plus, et faites un bond dans le passé, réajustez vos costumes d'enfants et laissez-vous transporter par la magie inégalable du mystérieux art qu'est le théâtre... .
J'ai débuté le théâtre à neuf ans, au sein de la troupe " Les p'tits loups", de Vendenheim ( près de Strasbourg). C'était la première année de la troupe, menée par Véronique Eschbach ( actuellement animatrice à l'EHPAD " Les quatre vents", de Vendenheim).
Directement, je tombe sous le charme de cet art, des planches, des costumes, des personnages, de la moindre particule de théâtre. C'est la naissance du rêve.
Forcément, à neuf ans, la tête est partout sauf sur nos épaules. " Je veux être comédienne!". Non, pardon, "actrice". C'est comme ça qu'on dit, quand on a neuf ans : "actrice".
Je joue dans quelques pièces (Le magicien aux mains bleus,de Roald Dahl, Le médecin volant, de Molière...). Une petite expérience sur les planches du TJP (théâtre jeune public) de Strasbourg, et me voilà au collègue. Là, l'arrêt total durant quatre ans, puisqu'il n'y a pas de troupe adapté à mon âge, dans les environs.
Une fois au lycée, je quitte Kléber pour le Gymnase Jean Sturm, afin de suivre l'option cinéma audiovisuel. Là-bas, je reprends le théâtre avec Charles Giraud. Coup de cœur à nouveau. Renaissance !
Je me vois offrir des rôles variés, toujours bourrés d'humour, au sein de diverses pièces (L'école des veuves, de Cocteau, Chez la Reine Isabeau, Les poissons rouges, de Anouilh...). Peu à peu, je renoue avec le théâtre afin de retrouver la magie de mon enfance.
Baccalauréat en poche, me voilà à l'IUT, à Belfort. J'intègre la troupe d'étudiants, et passe des instants bien sympathiques. En deuxième année, l'étudiante qui gérait alors la troupe ayant achevé son cursus, je la remplace à la tête de la troupe. Les affaires sérieuses débutent. Me voilà en train d'écrire ma première pièce. Totalement décalée. Je la propose à la troupe, qui l'adopte immédiatement. Je me revois en train de construire un semblant de décor avec du carton, de tenter de coudre deux morceaux de tissus afin de confectionner un costume (les moyens du bord, comme on dit). Cela ne fait rien, la magie opère tout de même. L'illusion est quasi parfaite. Nous jouons le spectacle lors de la soirée de Noël de l'IUT, sur la scène de la Poudrière, à Belfort. Succés immédiat. Le public adore.
Deuxième pièce écrite, encore plus décalée que la première. Les jeux de mots se bousculent au portillon, tous plus loufoques les uns que les autres. Cette deuxième pièce connait un succès particulièrement important. Les éudiants sont emballés, et on nous demande de la rejouer aux journées portes ouvertes.
Je quitte l'IUT, diplômée, en Juin 2009, et satisfaite de mon passage à Belfort.
Me voilà sur le marché du travail. Dur !
Je suis en pleine création d'une troupe de théâtre pour adultes, ayant envie de jouer à nouveau, à côté de mon emploi et des mes interventions auprès des enfants. Cette troupe va voir le jour d'ici peu, et j'espère pouvoir revivre, et surtout faire vivre à des personnes, le même type d'expériences que j'ai déjà eu la chance de connaître jusqu'à présent. Si intéressé, veuillez me contacter... :-)
Lors de ma première année à l'IUT de Belfort-Montbéliard, je décide de faire un stage auprès d'un public bien spécifique : les personnes âgées.
C'est ainsi que je me retrouve, à l'EHPAD l'Air du Temps, à la Robertsau, Strasbourg. (EHPAD : établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes).
Au début, rien n'est simple. Une nouveauté entre dans ma vie, que je n'avais jamais vraiment côtoyé auparavant : la notion de mort. D'absence. De finalité. La première semaine est difficile, une résidente nous quitte. Je me retrouve face à la réalité concrète de la fin de vie. Cette notion est familière au personnel hospitalier, mais moi, animatrice stagiaire, j'ai du mal à relativiser. Petit à petit, j'apprends. J'observe. Je partage mon malaise avec ma tutrice de stage, Amina, ainsi qu'avec ma collègue et amie de l'IUT, Adeline.
Elle gère tout cela mieux que moi, comment se fait-il ?
Et le temps passe, les jours défilent, et je commence à comprendre. Tous ces gens, que ce soit le personnel où les résidents, ont appris à vivre avec l'idée du décès. Ce n'est pas une surprise, au final. On s'y attend.
J'entreprends des activités diverses, afin de m'occuper l'esprit. Je me dis "si cette personne doit nous quitter demain, j'espère que j'aurai participer à rendre ses derniers jours meilleurs."
Je jongle entre atelier d'écriture, jeux de société, et enfin... atelier théâtre. Là, c'est l'illumination : pourquoi ne pas tenter l'expérience auprès de ce type de public ? Après tout, ces personnes ont peut-être envie de communiquer, de partager, de se prêter aux joies de la scène.
Je prépare mon activité avec soin, et je la mets en place.
J'organise des jeux de mimes et de diction. Une vingtaine de résidents participent. Certains sont plus dégourdis, plus volontaires, d'autres restent sur la défensive. Ils ont peur de se dévoiler, ils n'ont pas l'habitude après tout. Qui est cette jeune fille qui nous demande de mimer des choses aussi stupides ? Pourquoi devrai-je imiter le pompier ou la coiffeuse ? A quoi ça rime ?
Mais, peu à peu, ils commencent à y prendre goût, en observant les autres qui s'amusent. Chacun participe. Même cette vieille dame, qui ne dit pas un mot de toute la journée, soudain, prend la parole. On l'entend à peine, on ne comprend pas tout de suite ce qu'elle nous dit.
" Trois petites truites cuites, trois petites truites crues."
L'exercice de diction !
Elle veut le faire, elle veut aussi participer. Hé, pourquoi vous vous amusez sans moi ?
Et elle participe. Elle nous suit.
J'ai utilisé le théâtre à une autre fin également : l'utilisation de son corps et de sa mémoire. Se remémorer les gestes du quotidien : se couper les ongles, se coiffer... Beaucoup de ces personnes ne font plus ces gestes elles-même et se font aider par le personnel de la structure. Je fus surprise de constater que surtout les femmes, appréciaient ce jeu de mime. Peut-être les ai-je ramener plusieurs années en arrière, lorsqu'elles se miraient dans le miroir de leur salle de bain ?
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Ce jour là, j'ai appris énormément. J'ai des images très claires de cet atelier théâtre, et je pense qu'il s'agit d'un domaine à développer auprès des personnes âgées. La communication de façon ludique. Le partage avec les autres. L'ouverture sur le monde grâce au théâtre.
Bien sûr, cela ne fonctionne pas pour tout, bien sûr qu'il ne s'agit pas d'une potion magique qui soulage tous les maux, mais je reste convaincue que le théâtre possède des bienfaits que nous ne devrions pas oublier, afin d'aider à communiquer ceux qui en ont le plus besoin.
Pour commencer, je vais vous parler du projet qui marqua mon parcours de par son intensité et sa particularité.
Dans le cadre de mon DUT carrières sociales, j'ai choisi de faire mon stage de deuxième année au Québec, lointaine contrée qui en fait rêver plus d'un.
Après des mois de préparation intensive ( recherche de financement, permis de travail, passeport, écriture du projet...), me voilà assise dans l'avion en direction de Montréal, auprès de mon amie et collègue, Marine.
Lieu : Association des Personnes Handicapées de Drummondville ( Centre du Québec, ville située entre Montréal et Québec).
Directeur : Daniel Mailhot
Objectifs au début du stage : en deux mois, mettre en place un atelier théâtre auprès d'un public de personnes handicapées, leur inculquer les bases du théâtre via divers exercices, écrire des pièces de théâtre avec leur aide, organiser au minimum une représentation du spectacle au sein de la ville.
Contre toute attente, voilà que notre expérience devient quasiment irréelle. Les membres de la troupe ( une petite quinzaine de personnes ) s'avèrent très motivées par ce type de projet. Pour la grand majorité, il s'agira de leurs premiers pas sur scène.
Les types de handicaps des membres de l'Association sont variés (visuel, physique, déficience intellectuelle, problèmes d'élocution...), mais cette particularité devient notre force : chacun raconte sa propre expérience, ses propres difficultés, et les pièces écrites finissent par être de véritables porte-paroles contre les discriminations auxquelles les personnes handicapées font face au quotidien. Tous les thèmes importants sont abordés, le travail, le transport, les préjugés..., et le spectacle créé va durer une heure. Un record, en deux mois. Noter tutrice de stage, Laurence Azgour, désireuse de participer au projet, obtiendra un rôle dans l'un des sketchs. Marine et moi, afin de soutenir également les comédiens sur scène, nous prêtons au jeu en interprétant chacune un petit rôle également.
Les comédiens participent avec ferveur aux répétitions et aux jeux théâtraux proposés. Marine et moi sommes les pionnières au sein de l'Association, de ce type d'activité. Nous organisons non pas une représentation, mais deux, au sein de deux structures différentes : une maison d'accueil de personnes âgées, et un centre communautaire.
" C'est hallucinant, c'est la première fois qu'ils applaudissent! ", nous confie l'animatrice de la structure d'accueil de personnes âgées, émue, à la fin de notre spectacle.
Le bonheur des uns... fait le bonheur des autres !
Ce projet m'a ouvert les yeux sur un aspect du théâtre bien particulier : il ne s'agit pas que d'un outil de loisirs, pour s'amuser, il s'agit également d'un moyen de communication inégalable, selon moi. Le théâtre, c'est pouvoir dire ce que l'on pense en étant protégé par notre rôle, par le personnage interprété.
Cette expérience m'a ouvert la route sur un nouveau type de théâtre à utiliser dans mon métier : le théâtre d'intervention.
Après avoir décroché mon baccalauréat littéraire, option cinéma audiovisuel au Gymnase Jean Sturm, mon chemin s'est poursuivi en intégrant l'IUT de Belfort Montbéliard, en carrières sociales, option animation sociale et socioculturelle.
Après deux années d'études, des moments de doutes, des instants inoubliables et surtout des rencontres et des expériences professionnelles, voilà que je quitte la ville du lion de Bartholdi, un DUT en poche.
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Embauchée en tant qu'animatrice dans un accueil périscolaire, (Berstett), je poursuis ma découverte du monde des enfants, que j'avais déjà débuté quelques années auparavant en passant mon BAFA, approfondissement théâtre (forcément).
Le métier n'est pas tous les jours évident, et j'ai envie de profiter de mes horaires souples pour compléter mes journées de travail. Pour cela, je crée une troupe de théâtre pour enfants, au sein même du village dans lequel je travaille.
La motivation des enfants est contagieuse, et voilà que je me mets à voir les choses en grand. Je recommence une " saison" en 2010, écris les pièces de théâtre afin de les mettre en scène avec ma troupe de comédiens en herbe. Succés à tous les étages. la troupe est lancée pour de bon.
Je crée mon auto-entreprise en septembre 2010, afin de me mettre à mon compte. Jusqu'à présent, l'idée ne m'avait pas traversée l'esprit, et me voilà en train de proposer mes projets à l'école qui accueille le périscolaire où je travaille.
Chaque lundi, j'interviens donc au sein des cinq classes de l'école primaire, avec cinq projets différents, afin de les sensibiliser à l'art de la scène. Objectif final ? Un spectacle au mois de juin.
D'autres expériences se mêlent à celles-ci, avant et après ces évènements, je vais vous les décrire dans les articles qui vont suivre. J'espère que vous prendrez du plaisir à me lire.
Bonne découverte, théâtralement, Teslutchenko Hélène.
